Fred Rose (né Fishel Rosenberg) était un organisateur syndical et un homme politique canadien. Après être devenu le premier député à se faire élire à la Chambre des communes sous la bannière communiste, il a été reconnu coupable d’espionnage pour le compte de l’ancienne Union soviétique.
Fred Rose naît en 1907 à Lublin, en Pologne, de parents de descendance russe. Fils d’un charpentier, il compte cinq frère et sœurs. À l’adolescence, il fréquente une école secondaire juive mixte, où il apprend le français.
À treize ans, Fred Rose immigre au Canada avec sa famille. Au cours des années suivantes, il occupe divers emplois, travaillant notamment comme ouvrier et électricien. En 1924, il se joint à la Jeunesse communiste et organise des syndicats de chômeurs et d’ouvriers non qualifiés. Candidat du Parti communiste du Canada à l’élection fédérale de 1935, il arrive en deuxième place dans la circonscription de Cartier, réputée pour son électorat majoritairement composé d’ouvriers et d’immigrants. Avant que monsieur Rose puisse se présenter à nouveau, le Parti communiste est déclaré illégal en 1940, mais refait surface sous le nom de Parti progressiste ouvrier. En 1943, Fred Rose est candidat lors d’une élection partielle dans Cartier – dont l’électorat est à 60 % juif – contre Lazarus Phillips et David Lewis. Contre toute attente, il remporte son pari. Sa victoire est particulièrement significative compte tenu de la publication, un an plus tôt, de son pamphlet controversé intitulé Hitler’s Fifth Column in Quebec accusant le régime Duplessis de pratiquer une forme de « clérico-fascisme ». Il est finalement réélu en 1945. Fred Rose jouit alors d’une grande popularité au sein de la communauté juive montréalaise, car celle-ci est d’avis que l’Union soviétique, avec qui M. Rose entretient des liens, est le seul pays qui puisse sauver les Juifs européens du régime nazi.
En 1946, Fred Rose est arrêté et condamné à six ans d’emprisonnement pour avoir communiqué des renseignements confidentiels aux Soviétiques au sujet du RDX, un puissant explosif canadien. Il est traduit en justice lors des premiers procès pour espionnage de la guerre froide. Fred Rose, qui ne cesse de clamer son innocence, sera libéré de prison en 1951. Deux ans plus tard, incapable de se trouver un emploi, il décide de retourner en Pologne. En 1957, il perd sa citoyenneté canadienne, ce qui l’empêchera, à son plus grand regret, de revenir au pays avant sa mort en 1983.
Malgré son héritage controversé, on se souviendra de Fred Rose comme d’un homme s’étant toujours battu pour défendre les intérêts des classes ouvrières et pour améliorer les conditions de vie de la communauté juive.
Remerciement spécial au Musée du Montréal Juif.
Sources :
http://imjm.ca/location/2204
http://mimj.ca/location/2209
http://encyclopediecanadienne.ca/fr/article/rose-fred/
http://www.jewishpubliclibrary.org/blog/?page_id=527&jdfwkey=ultmb
http://www.cjhn.ca/en/permalink/cjhn234
http://www.jewishpubliclibrary.org/blog/?page_id=527
http://www.lop.parl.gc.ca/ParlInfo/Files/Parliamentarian.aspx?Item=5cd7970f-54e0-45a0-8a5c-7e8b29ed6040&Language=E&Section=ALL
http://www.cbc.ca/archives/entry/obituary-of-fred-rose-soviet-spy